De plus en plus critiquée pour son état d'impréparation à l'entrée dans l'Union européenne, la Pologne garde officiellement bon moral. «Nous ne sommes pas moins prêts que les autres candidats, assure Jan Kulakowski, le responsable polonais des négociations d'adhésion. Mais nous sommes le plus gros morceau.» La partie s'annonce pourtant rude, alors que les Européens commencent à s'inquiéter du coût de cet élargissement et, en particulier, de la facture polonaise.
Partie favorite, la Pologne se retrouve aujourd'hui en queue de peloton des pays de la «première vague» (qui compte aussi la Slovénie, la Hongrie, la République tchèque, l'Estonie et Chypre), censés intégrer l'UE d'ici à 2004. Varsovie a clos 15 des 29 chapitres en discussion avec Bruxelles, visant à harmoniser les législations nationales avec les règlements communautaires. Soit deux chapitres de moins que la Hongrie et trois de moins que l'Estonie et la Slovénie. Et les véritables difficultés commencent seulement maintenant pour Varsovie, avec les discussions sur le volet agricole et la libre circulation des personnes.
«Grand pays». «J'exclus que nous nous retrouvions dans le second groupe [des adhésions], tranche le négociateur polonais. Sans nous, l'élargissement perdrait une bonne partie de sa signification politique.» Avec ses 37 millions d'habitants, la Pologne est le seul grand pays parmi les postulants à la «première vague». Des efforts considérables ont été faits pour adapter la législation, plaide encore le n