Londres de notre correspondant
Dans la tour de verre du parti travailliste, le candidat Tony Blair semble parfaitement serein pendant que des dizaines de militants pianotent sur leurs claviers d'ordinateur. La veste tombée, souriant, il évoque un instant, lors d'une interview accordée à six journalistes européens, une possible défaite, mais sur le ton de la boutade. Propos de campagne.
Vous voulez que le Royaume-Uni joue un rôle de leader en Europe. Est-ce possible sans adhérer à la monnaie uni que?
Il est clairement plus difficile de jouer un tel rôle en se tenant à l'écart de la monnaie unique. Mais nous devons nous assurer que les conditions économiques sont bonnes, car il s'agit d'une union économique. Il faut donc être sûr que c'est la bonne décision pour nos emplois, nos industries et nos investissements. C'est pourquoi nous avons fixé des critères de convergence économique. Sur le principe, nous sommes favorables à l'euro, car nous pensons que c'est pour le bien de notre pays, mais il faut d'abord que ces critères soient remplis.
Si c'est dans l'intérêt du pays, pourquoi ne pas le dire à vos concitoyens?
Nous le disons constamment.
En Grande-Bretagne, on a surtout entendu les adversaires de l'euro et de l'Europe.
C'est parce que nous n'avons pas encore posé la question aux Britanniques.
Qu'attendez-vous?
Soyez sûrs qu'une fois la campagne sur le référendum commencée, si nous soutenons l'entrée dans l'euro, nous ne manquerons pas une occasion de défendre notre point de vue. Cro