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Libération

Le sénateur qui déstabilise Bush

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Si Jim Jeffords décide de quitter le Parti républicain aujourd'hui, les démocrates hériteront de la majorité au Sénat.
publié le 24 mai 2001 à 0h58

Washington

de notre correspondant

Tous les républicains américains ne sont pas comme George W. Bush. Le sénateur Jim Jeffords, par exemple, est son exact contraire: vieux routier de la politique (67 ans, dont treize passés au Sénat), élu dans l'Etat progressiste du Vermont, il défend les homosexuels, l'environnement, les lois sociales et le droit à l'avortement. Il est républicain parce que son père l'était, et son grand-père aussi, et son arrière-grand-père...

Un séisme. Mais la politique droitière de Bush le hérisse tellement qu'il songe à claquer la porte du GOP (Grand Old Party) et prendre l'étiquette d'indépendant. Il s'apprêtait à faire une annonce hier, mais il s'est subitement donné un délai d'un jour: «Je compte faire cette annonce dans mon Vermont», a-t-il expliqué. Dans des circonstances normales, il ne s'agirait que d'un simple incident de parcours politique. Dans le contexte politique américain, c'est un séisme: le Sénat est en effet composé de 50 républicains et 50 démocrates. Si, comme c'est très probable, Jeffords persiste dans son choix, il fera basculer la majorité en faveur des démocrates. Pour la première fois depuis 1994, ceux-ci deviendraient alors majoritaires au Sénat, la plus puissante des deux Chambres. Ils maîtriseraient l'ordre du jour. Le fragile compromis trouvé entre les deux partis sur l'équilibre des pouvoirs au sein des différentes commissions volerait en éclats: majoritaires, les démocrates rafleraient la présidence des commissions. La plus se