Madrid de notre correspondant
L'ETA n'a que faire des leçons électorales. Après la défaite cuisante de son émanation électorale, Euskal Herritarrok (EH), aux législatives basques du 13 mai, l'organisation armée poursuit son offensive meurtrière. Hier matin, un de ses commandos a assassiné de deux balles dans la tête Santiago Oleaga Elejabarrieta, directeur financier du Diario Vasco, un quotidien basque non nationaliste, dans un parking d'un hôpital de Saint-Sébastien. La victime la 31e depuis la rupture de la trêve en décembre 1999 avait 52 ans et était père de deux enfants. Peu après, la voiture ayant probablement servi à perpétrer l'attentat a été éventrée par une explosion, sans doute pour faire disparaître toute preuve.
Rassemblements. Ce nouvel attentat a suscité les condamnations de l'ensemble du monde politique, EH excepté. Une nouvelle fois, le leader des nationalistes modérés du PNV (Parti nationaliste basque), Juan José Ibarretxe, grand vainqueur du récent scrutin, a exigé de l'ETA qu'elle «cesse de tuer une bonne fois pour toutes». Pour Mariano Rajoy, ministre espagnol de l'Intérieur, «l'ETA, cette ultime dictature, se fiche éperdument des résultats des urnes, des citoyens basques et du droit à la vie. Sa seule façon de faire de la politique, c'est de tuer». Hier, vers midi, des rassemblements silencieux ont eu lieu dans tout le pays, en particulier sur les perrons des mairies de Vitoria, de Madrid, de Barcelone et de Durango (Biscaye), lieu de naissance de Sant