Alors que l'armée yougoslave reprenait hier, sans incident, le contrôle du sud de la Serbie où opérait la guérilla albanaise, les forces macédoniennes sont passées à l'offensive contre les rebelles qui occupent une dizaine de villages au nord de la république. Après trois semaines d'une guerre d'usure, Skopje semble avoir ainsi opté pour une réponse musclée, malgré les appels à la retenue de la communauté internationale et les tentatives de dialogue menées par les partis albanais de Macédoine avec la guérilla.

Des soldats macédoniens se sont déployés aux abords de deux villages occupés par les rebelles, Vaksince et Lojane, où l'on entendait hier des tirs d'armes automatiques tandis que les bombardements intensifs déclenchés le matin se poursuivaient sur le village voisin de Slupcane, bastion de l'Armée de libération nationale (UCK). «La situation est sérieuse et doit être résolue dans la journée», a annoncé le ministre de la Défense, Vlado Buckovski. Selon la guérilla, les bombardements ont fait des morts et des blessés civils.

Irritation. Les opérations militaires contre les positions de l'UCK dans la région de Kumanovo ont débuté le 3 mai, après une attaque contre une patrouille qui a coûté la vie à deux soldats. Soumis aux pressions internationales, le gouvernement a accepté le 17 mai de les suspendre, sauf «pour riposter à des provocations». Devant le blocage, Skopje a exprimé son agacement vis-à-vis de «certains membres de la communauté internationale» jugés trop concilia