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Libération

Un conservateur atypique

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Jim Jeffords, un franc-tireur.
publié le 25 mai 2001 à 0h59

S'ils avaient gardé en tête sa biographie, les républicains auraient pu se douter que Jim Jeffords, 67 ans, était capable de tout. Il n'est pas un provocateur, il n'a pas d'ambition nationale, il n'aime pas la lumière des médias. C'est un politicien au long cours (treize ans à la Chambre, treize ans au Sénat), plutôt du genre gentil, poli et taciturne. Mais il a des convictions solides, qu'il a toujours fait passer avant l'intérêt de son parti.

En 1981, à la Chambre, il fut le seul républicain à voter contre le plan de baisse des impôts de Ronald Reagan. En 1993, après l'élection de Bill Clinton, le sénateur Jim Jeffords avait estomaqué ses collègues en soutenant, en franc-tireur, le plan santé de la nouvelle administration démocrate. Puis il a voté pour la plupart des lois poussées par les démocrates. A l'époque, le sénateur Phil Graham, du Texas, l'accusait déjà de «nous poignarder dans le dos».

Jeffords est le fils d'un haut personnage politique du Vermont, l'Etat le plus progressiste du pays : son père était le président (républicain) de la Cour suprême. A lire son seul CV, Jeffords est le plus classique des hommes politiques : il a fait Yale, Harvard, a servi dans la Navy, s'est fait élire au Sénat du Vermont, a dirigé la justice de cet Etat, s'est marié et a eu deux enfants, a accédé au Congrès... L'originalité du sénateur tient dans ses hobbies et ses passions : l'énergie solaire, l'art, l'éducation des enfants défavorisés et le Tae kwon do, sport dont il est ceinture n