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Un seul sénateur vous manque et ..

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Panique chez les républicains, qui perdent la majorité.
publié le 25 mai 2001 à 0h59

Washington

de notre correspondant

A 9 h 45, dans la salle bondée de journalistes d'un hôtel de Burlington (Vermont), le sénateur républicain Jim Jeffords a lâché sa bombe. «Afin d'être plus en accord avec mon Etat du Vermont, ma propre conscience et les principes pour lesquels je me suis battu toute ma vie, je quitte le Parti républicain et deviens indépendant.» En faisant ce choix personnel, Jim Jeffords a déclenché un ouragan politique : le Sénat était jusque-là divisé entre 50 démocrates et 50 républicains. Désormais, il n'y a plus que 49 républicains.

Les démocrates ont le pouvoir, et George W. Bush ne pourra plus appliquer son programme comme il l'entendait. Jim Jeffords sait tout cela : il s'est «battu avec [lui-même]» avant de prendre sa décision. Mais cela ne l'a pas arrêté : «Je vois de plus en plus de domaines sur lesquels je suis en désaccord fondamental avec le Président, a-t-il déclaré d'une voix émue, le droit à l'avortement, le pouvoir judiciaire, la politique budgétaire et fiscale, l'énergie, l'environnement, et bien d'autres question, petites et grandes...» «Thank you, Jim ! Thank you, Jim !», a hurlé la salle.

Paysage politique bouleversé. Pour George W. Bush, la défection de Jeffords est une claque magistrale. Jusque-là, tout ou presque lui souriait : les sondages étaient bons, les démocrates peu menaçants, et il avait réussi à faire voter son énorme projet de baisse des impôts, jeudi, par le Sénat. A compter d'aujourd'hui, le paysage politique américain n'est