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Libération

Cannabis: La Californie se cache pour soigner.

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Des centres de ventes ferment, d'autres défient la loi fédérale.
publié le 26 mai 2001 à 1h00

San Francisco envoyée spéciale

Difficile de trouver les quelques clubs à San Francisco qui vendent de la marijuana aux malades. En temps normal, ils pratiquent déjà la discrétion : légale aux yeux de la loi californienne depuis 1996, la marijuana médicale reste illégale pour la loi des Etats-Unis. Le 14 mai, la Cour suprême, rejetant la «nécessité médicale» dans le procès qui oppose la Coopérative d'Oakland des acheteurs de cannabis à l'Etat américain, a renforcé l'interdiction de vente ou de distribution, mettant les clubs sur le même plan que les associations de malfaiteurs, avec le risque de lourdes peines de prison. Et la menace de descentes d'agents fédéraux.

Deux clubs ont aussitôt fermé, par crainte de la répression. En marchant dans le quartier gay de Castro, un effluve fort de marijuana annonce l'entrée du Patient Resource Center, l'un des quatre clubs de San Francisco où les malades peuvent encore aller acheter du cannabis. Pour entrer, il faut avoir une carte officielle établie par les services de santé municipaux et montrer une pièce d'identité. On pénètre dans un local noyé dans un nuage épais de marijuana où des gens jouent aux échecs, discutent ou font la queue devant le fameux comptoir de vente des produits cannabis.

«Criminels». Le vendeur, Jeremy Walkwitz, 24 ans, cheveux courts, chemise et cravate, pourrait se trouver derrière un guichet de banque. Avec sérieux, il explique les choix proposés à l'acheteur pour 5 dollars : «On a de l'huile de cannabis qu'on me