Menu
Libération

Pékin fait la cour aux Européens.

Article réservé aux abonnés
En froid avec les Etats-Unis, la Chine a mis en avant la réunion UE-Asie.
publié le 26 mai 2001 à 0h59

Pékin de notre correspondant

Au moment où les relations sino-américaines traversent une sérieuse zone de turbulence, les dirigeants chinois ont donné un maximum d'éclat à un forum de dialogue avec l'Union européenne qui n'en méritait pas tant. Le président Jiang Zemin et le premier ministre Zhu Rongji ont prononcé des discours devant les quinze ministres européens des Affaires étrangères, réunis à Pékin jeudi et vendredi avec leurs dix collègues d'Asie au sein de l'Asem, la réunion Europe-Asie.

Pragmatique. Pas de diatribe antiaméricaine à la tribune, ce n'est pas le ton qu'ont choisi d'adopter les responsables chinois qui, s'ils se montrent inquiets en privé de la posture de Washington, ne désespèrent pas d'en infléchir le cours de manière plus pragmatique. Avec les Européens, le consensus s'est révélé plus aisé sur certains dossiers importants: la défense du protocole de Kyoto sur l'environnement dénoncé par Washington, ou le dialogue intercoréen que l'administration Bush regarde pour l'instant avec méfiance, alors que l'UE vient de mener une initiative diplomatique spectaculaire à Pyongyang, applaudie par l'Asem. Les «15 + 10» se sont aussi prononcés pour le maintien de «l'équilibre stratégique global», là encore une référence voilée à la politique américaine.

Jiang Zemin, dans son discours d'ouverture, a dénoncé «l'ordre politique et économique international, injuste et irrationnel, qui demeure inchangé». «L'objectif de démocratiser les relations internationales est loin d'