Vienne correspondance
En termes diplomatiques, cela s'appelle une humiliation. La visite de travail que le chancelier Gerhard Schröder a entamée vendredi soir en Autriche apparaît en effet comme une provocation contre le gouvernement de Wolfgang Schüssel. Non seulement le chancelier allemand a prévenu qu'il refusait de rencontrer tout ministre du FP÷ (extrême droite), qui forme pourtant la moitié du gouvernement, mais il a préféré être accueilli à sa descente d'avion par le chef de l'opposition, le social-démocrate Alfred Gusenbauer (SP÷). Il a passé avec lui toute la soirée, lors d'une fête organisée en son honneur par l'Action des électeurs critiques, une organisation proche du SP÷.
Société civile. A son homologue Wolfgang Schüssel, le chancelier allemand n'accordera qu'une brève heure d'entretien samedi matin, suivie d'un rapide déjeuner : dès 14 heures, Schröder a rendez-vous avec l'artiste André Heller, qui doit le présenter aux leaders de la société civile qui se battent depuis un an et demi contre la coalition au pouvoir. Avant de repartir dès 16 heures à Berlin.
En plus d'offrir volontiers son soutien à ses amis sociaux-démocrates, l'emploi du temps de Schröder est la conséquence des insultes dont il a fait l'objet, il y a trois mois, de la part du chef du FP÷, Jörg Haider, qui l'avait traité publiquement de «crétin», ce qui l'avait refroidi dans son désir de passer l'éponge sur l'épisode des sanctions européennes.
Mépris. Du côté de Wolfgang Schüssel, on tâche comme d'h