Londres correspondance
Dans une campagne électorale somme toute peu excitante, le quatrième grand discours de Tony Blair à Edimbourg a réveillé vendredi les esprits. Prudent et habile rhétoricien, le Premier ministre britannique joue la carte européenne sur le thème du patriotisme. «Etre patriote, c'est être pro-européen», dit-il en substance, livrant la bataille de l'intégration à la zone euro sur la chasse gardée des conservateurs: le patriotisme.
Blair n'a cependant fait référence qu'une seule fois à l'entrée de la Grande-Bretagne dans la monnaie unique en rappelant que «ce n'est qu'une fois les cinq critères économiques atteints et avec le plein accord du Parlement et du gouvernement que la proposition sera faite aux Britanniques par voie de référendum. A eux seuls appartient la décision de rejoindre l'euro».
Sachant fort bien que les sondages montrent toujours la méfiance des Britanniques sur cette question, Blair, dont le parti est grand favori aux élections générales du 7 juin, a préféré quitter le terrain glissant de l'euro pour enfourcher un de ses sujets de prédilection: «Une Grande-Bretagne forte dans une Europe forte.» Il a évoqué l'Empire romain comme preuve de l'attachement de la Grande-Bretagne à l'Europe. «Etre patriote, c'est reconnaître l'interdépendance de notre monde actuel, a-t-il lancé. L'isolationnisme ne sert pas les intérêts de notre pays. Aujourd'hui, nous n'avons d'autre choix que de jouer un rôle actif dans les alliances dont nous sommes membres.» Ma