C'est dans un climat de graves tensions régionales, liées aux menaces de frappe israéliennes contre Damas et Beyrouth qui se sont traduites hier encore par des simulations de raids aériens au-dessus du Liban , que le président libanais Emile Lahoud commence aujourd'hui une visite d'Etat en France.
«Echéance majeure». Visite importante pour Beyrouth et la première d'un chef d'Etat depuis 1965. Sur la frontière sud du Liban, le Hezbollah, avec l'appui de l'armée libanaise, continue sa guérilla pour tenter d'obtenir d'Israël qu'il se retire des «fermes de Chébaa», un bout du monde de vingt kilomètres carrés que Beyrouth revendique comme faisant partie du Liban ; cela l'amène à se trouver en première ligne des représailles israéliennes. A l'intérieur, l'agitation antisyrienne persiste et n'a faibli qu'à cause des menaces israéliennes. Sur le plan économique, le Liban est frappé par une grave crise économique en raison de sa dette qui devrait totaliser 25 milliards de dollars (29 milliards d'euros) en 2001. Un point positif, pourtant : en octobre, Beyrouth va accueillir le sommet de la Francophonie, qualifié par le Quai d'Orsay d'«échéance majeure pour le Liban comme pour la France».
A Paris, Emile Lahoud vient en priorité chercher le soutien de la France dans son conflit avec Israël. Le problème, c'est que le Liban se trouve en porte-à-faux avec les Nations unies et l'Union européenne. Beyrouth considère que le retrait israélien, en mai 2000, n'est pas complet tant que le secte