Londres de notre correspondant
Les tensions interethniques dans la ville d'Oldham ont provoqué samedi soir une émeute d'une rare violence et relancé le débat sur le racisme en Grande-Bretagne, à onze jours des élections générales. Pendant sept heures, des centaines de jeunes Asiatiques se sont opposés aux forces de l'ordre à coups de briques et de bombes incendiaires. Quinze policiers ont été légèrement blessés et dix-sept personnes arrêtées.
En fin de journée, vingt supporters blancs d'une équipe de football venue disputer un match dans cette ancienne cité cotonnière proche de Manchester ont attaqué un foyer asiatique. Aussitôt après, des jeunes originaires du sous-continent indien se sont répandus dans les rues du quartier de Glodwick, ont mis le feu à des voitures et bombardé d'objets divers un pub qui par le passé refusait la clientèle de couleur. Les manifestants étaient près de 500 lorsque les unités antiémeutes sont arrivées sur les lieux. «C'est sans précédent. Nous avons vu la tension monter ces derniers mois. Mais personne n'aurait pu anticiper des scènes pareilles», a déclaré le Superintendant en chef, Eric Hewitt. Les clients du pub, le Live and Let Live (Vivre et laisser vivre), n'ont pu sortir qu'au petit matin, une fois le calme revenu.
Le feu couvait depuis des semaines. Le 21 avril, un vétéran de la Seconde Guerre mondiale, âgé de 75 ans, Walter Chamberlain, avait été roué de coups à deux pas de chez lui par trois adolescents asiatiques. «Fiche le camp de notre