Dès l'annonce des résultats, la situation a dérapé: les six candidats de l'opposition tchadienne à l'élection présidentielle ont été arrêtés manu militari puis finalement relâchés hier, quelques heures à peine après l'annonce de la réélection dès le premier tour du président Idriss Déby, qui affirme avoir recueilli 67,35 % des voix. Un résultat contesté par l'opposition qui dénonce le «hold-up électoral» et affirme qu'un autre candidat, Ngarledjy Yorongar, a remporté la victoire des urnes.
«Les élections ont été truquées. Nous allons donc résister, mais légalement. Nous, nous ne cherchons pas la violence», souligne Saleh Kabzabo, le leader d'un des principaux partis d'opposition. C'est chez lui que se trouvaient les autres candidats de l'opposition lorsqu'ils ont été tous arrêtés par les forces de l'ordre. Une arrestation musclée, selon Kabzabo: une dizaine de jeunes militants qui se trouvaient devant son domicile auraient été blessés par la police, dont plusieurs par balles. «Déby perd la tête. Il arrête les leaders de l'opposition alors que ce sont les seuls qui peuvent maintenir le calme», s'exclamait pour sa part depuis Paris la femme d'un opposant, en apprenant l'arrestation des six candidats à la présidentielle du 20 mai. Leur libération hâtive révèle une certaine confusion au sommet du pouvoir confronté à des accusations d'intimidations et de fraudes massives. «Ils ont fait voter les grains de sable dans le nord du pays. Déby vainqueur dès le premier tour et avec un sc