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Libération

Le Pérou se penche sur sa sale guerre.

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Une Commission de la vérité est chargée d'examiner vingt ans d'actions terroristes et de violation des droits de l'homme par l'Etat.
publié le 29 mai 2001 à 1h02

Lima envoyé spécial

Nom de code de l'opération: «Chavin de Huantar». Le mardi 22 avril 1997 en début d'après-midi, l'armée péruvienne donne l'assaut. En moins d'une demi-heure, 71 otages sont libérés. La guérilla guévariste du MRTA (Mouvement révolutionnaire Tupac Amaru) les retenait depuis quatre mois à l'ambassade du Japon à Lima. Deux militaires et un otage meurent dans l'opération. Des quatorze terroristes, pas un n'en réchappe. Ils ont résisté, dira le gouvernement d'Alberto Fujimori. Tous? Pas sûr. Sinon, pourquoi a-t-on expédié la nécessaire autopsie des cadavres? Pourquoi les a-t-on enterrés dans des tombes non identifiables? Le doute s'installe, vite plombé par les interdits de la dictature de Fujimori.

Aujourd'hui, le Pérou s'interroge. Les interrogations sont revenues avec la fin de l'ère Fujimori. Et pas seulement sur l'opération «Chavin de Huantar». Mais sur vingt ans de lutte antiterroriste qui a parfois tourné à la «sale guerre». Le gouvernement de transition de Valentin Paniagua a ainsi facilité l'ouverture d'une enquête sur l'opération «Chavin de Huantar». Les corps des quatorze preneurs d'otages ont été exhumés. Ils sont toujours en cours d'autopsie à l'Institut médico-légal de Lima.

«Assassinats de sang-froid»

Un des otages, un Japonais, à l'époque diplomate à Lima, dénonce maintenant le «bain de sang» de l'opération militaire. Ce jour-là, il a vu, alors que les militaires l'escortaient vers la sortie de l'ambassade après l'assaut, plusieurs tupacamaristes viv