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Libération

Indonésie: Wahid seul contre tous.

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Lâché par sa vice-présidente, il risque d'être destitué.
publié le 30 mai 2001 à 1h02

L'état de crise politique permanente dans lequel évolue l'Indonésie et ses 210 millions d'habitants depuis le renversement par la rue du dictateur Suharto, le 21 mai 1998, est sur le point de prendre un nouveau virage. Le parlement indonésien devrait franchir aujourd'hui la dernière étape sur la voie de la destitution du chef de l'Etat, Abdurrahman Wahid. Celui-ci est le premier président à avoir été élu démocratiquement ­ en octobre 1999, par le Parlement ­ depuis l'indépendance de l'immense archipel indonésien.

La destitution prochaine de Wahid paraît pratiquement acquise puisque sa principale alliée, la vice-présidente Megawati Sukarnoputri, a fait annoncer hier sa décision de soutenir la procédure de censure. Fille du héros de l'indépendance indonésienne, Sukarno, Megawati Sukarnoputri et son parti, le Parti démocratique indonésien de lutte (PDI-P), possède le plus grand nombre de sièges au Parlement, alors que la formation politique du président Wahid, le PKB, dispose d'à peine 10 % des voix. Selon la Constitution, c'est la très populaire vice-présidente Megawati qui devrait succéder à Wahid.

Menaces. Bien qu'il ait déçu les Indonésiens, Wahid demeure encore très populaire lui aussi, notamment au sein de la Nadhlatul Ulama, l'association islamique de 40 millions d'adhérents qu'il dirigeait avant d'occuper les plus hautes fonctions de l'Etat. Il n'a peut-être pas abattu sa dernière carte. Hier, ses partisans ont à nouveau violemment protesté contre la procédure parlementai