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Libération

Le despote déchu hante les quartiers chic de Dakar.

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L'Etat sénégalais est embarrassé par cet hôte aussi discret que gênant.
publié le 30 mai 2001 à 1h02

Dakar envoyé spécial

On ne le voit pas, on ne l'entend pas mais sa seule présence gêne. Dans son exil dakarois, l'ancien dictateur tchadien Hissène Habré est pourtant d'une discrétion absolue. Certes, le dossier est officiellement clos depuis que la Cour suprême sénégalaise a estimé en mars que la justice du pays était incompétente pour le juger. Mais le président sénégalais Abdoulaye Wade, qui n'a jamais caché son hostilité à un procès Habré à Dakar, souhaite se débarrasser de cet hôte encombrant. Début avril, il a donc donné «un délai raisonnable» à l'ex-dictateur pour quitter le pays où il était arrivé en 1990, après avoir été renversé par l'actuel président tchadien Idriss Déby.

Point de chute. L'avocat de Habré, Me Madicke Niang, fut également le défenseur de Wade à l'époque où ce dernier était dans l'opposition. «Habré est très serein. Il a connu des situations plus difficiles pendant ses années de maquis. Il s'en remet à Dieu», affirme-t-il. Pour l'ancien dictateur, trouver un point de chute semble problématique du fait du lobbying des associations de défense des droits de l'homme : l'éventualité d'un départ pour la Mauritanie a été énergiquement démentie la semaine dernière par les autorités de Nouakchott. On a aussi évoqué l'Arabie Saoudite et le Zimbabwe, qui accueillent respectivement l'Ougandais Idi Amin Dada et le colonel éthiopien Mengistu. La dernière rumeur en date vise le Pakistan.

Pressions. Bref, Wade ne semble pas prêt d'être débarrassé de Hissène Habré. Cet