Les députés ont voté hier par 365 voix pour 4 contre et 39 abstentions la convocation d'une session spéciale de l'Assemblée consul tative du peuple (MPR) dans le but de destituer le président Abdurrahman Wahid. Ils ont ainsi franchi la dernière étape du processus lancé il y a quatre mois contre lui pour son rôle présumé dans deux scandales financiers. Il est en effet dans les prérogatives de la MPR de le destituer au profit de la vice-présidente Megawati Sukarnoputri.
Alors qu'Abdurrahman Wahid, un musulman modéré de 60 ans, en partie aveugle, a de nouveau refusé de démissionner malgré son isolement, le chef du Parlement, Akbar Tanjung, a indiqué que la session spéciale se tiendrait dans deux mois, mais qu'elle pouvait advenir dans les deux semaines, si Wahid décrétait un état d'urgence. Cette mesure, à laquelle s'oppose l'armée, permettrait au président de dissoudre le Parlement.
Pendant le vote, 4 000 partisans de Wahid ont envahi le Parlement en une tentative désespérée pour bloquer le processus. Les députés ont été protégés par un dernier cordon de policiers et une imposante barricade d'éléments mobiles lestés de tonnes d'eau. Les manifestants ont forcé les grilles à un moment et tenté d'entrer, mais ils ont été refoulés. Après avoir menacé le pays d'un «bain de sang» si Wahid était destitué, ils ont quitté le Parlement à la nuit tombée. Pendant ce temps, la situation s'est brutalement aggravée après deux jours de violences dans l'est de Java, une région qui est la pla