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Libération

L'Algerie a l'heure kabyle.

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Les opposants du FFS appellent à manifester aujourd'hui à Alger.
publié le 31 mai 2001 à 1h03

Cela fait une semaine que des cortèges traversent Alger, Oran, Sétif ou Boumerdès. Il y a des jeunes, des étudiants, des journalistes, des badauds, quelques centaines ou plusieurs milliers de personnes, qui improvisent chaque jour des défilés. «On crie: "Pouvoir assassin." On prend des coups. Puis on rentre chez soi et on regarde aux télévisions françaises les vraies émeutes en Kabylie, à une heure d'ici à peine, raconte Rachid, élève-ingénieur à Bab el-Oued, joint par téléphone comme tous nos interlocuteurs. Mais aujourd'hui, on saura mieux où on en est: si nous aussi on entre dans la guerre ou si on reste dehors.» En Algérie, la manifestation appelée aujourd'hui par le FFS (Front des forces socialistes, opposition) dans la capitale prend une allure de test. Ce ne sera qu'un indicateur, bien sûr, aux données complexes mais le pays entier est penché sur les pavés d'Alger: la colère, qui enflamme la Kabylie depuis plus d'un mois, deviendrait-elle celle de l'Algérie?

Inquiétudes. Hier, du coup, le temps paraissait suspendu dans la capitale. Réunions repoussées dans les entreprises comme les ministères, discussions entre commerçants. «Faut-il ouvrir? Y aura-t-il de la casse?» Certains habitants de quartiers périphériques passeront la nuit dans leur famille au centre-ville, par peur des barrages que les policiers dressent d'habitude pour empêcher l'accès aux manifestations. «Je crois qu'en Kabylie, ils forcent le passage. On fera pareil, explique un étudiant en droit. De toute fa