Berlin de notre correspondante
«Enfin!, a pu soupirer le chancelier allemand Gerhard Schröder hier au Parlement, un long et pénible processus s'achève.» Cinquante-six ans après la fin de la dernière guerre mondiale, le Bundestag a ouvert la voie à l'indemnisation des travail leurs forcés du régime nazi. Les quelque 1,5 million de survivants concernés, originaires pour la plupart d'Europe centrale et de l'ex-URSS qui n'avaient guère reçu de dédommagement jusqu'à présent, devraient pouvoir toucher les premiers versements dès juin (1). Au terme de plus de deux ans d'atermoiements et de manoeuvres dilatoires, tous les partis représentés au Bundestag ont constaté hier que la principale condition posée par les entreprises allemandes pour commencer les versements est remplie. Leur «sécurité juridique» est garantie : elles ne devraient plus être exposées à de nouvelles plaintes de victimes, comme celles déposées par dizaines ces dernières années aux Etats-Unis. Le gouvernement américain s'est engagé, au terme de longues négociations, à faire valoir auprès des tribunaux qu'il est de «l'intérêt de l'Amérique» de rejeter ces procédures et de renvoyer les plaignants à l'indemnisation prévue par l'Allemagne.
Succès pour Schröder. Le chancelier Schröder, qui avait promis durant sa campagne électorale de 1998 de libérer les entreprises allemandes de cette hypothèque, peut se féliciter là d'un succès personnel. Soixante-huit plaintes avaient été déposées aux Etats-Unis lorsqu'il a pris le dos