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Libération

Voler l'Etat, c'est le Pérou

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L'ombre de Montesinos, bras droit de Fujimori et escroc en fuite, plane sur la campagne.
publié le 2 juin 2001 à 1h08

Lima envoyé spécial

Quinze millions d'électeurs sont appelés à voter lors de la première élection présidentielle depuis la fin de la dictature Fujimori (président de 1990 à 2000, en exil au Japon). Ils choisiront entre Alejandro Toledo (centre gauche), principal opposant à la dictature (36,5% des voix au premier tour) et le «social-démocrate» Alan Garcia (25,8 %), président entre 1985 et 1990. Les sondages donnent une avance de 3 à 9 points à Alejandro Toledo.

Surnoms: «le Doc», «le Conseiller», «le Raspoutine des Andes»... Age: 55 ans. Faux passeport au nom de Manuel Antonio Rodriguez Perez ­ c'est passe-partout, c'est «John Doe» ou «Jean Dupont». Recherché par toutes les polices du monde. Récompense: 5 millions de dollars (5,6 millions d'euros). De la menue monnaie. Rien à côté de ce que Vladimiro Montesinos, de son vrai nom, a emporté dans sa fuite. Celui qui fut le tout-puissant bras droit du dictateur péruvien Alberto Fujimori (1990-2000) est parti avec plusieurs budgets de l'Education nationale sous le bras. «Au début de l'enquête, nous parlions de dizaines de millions de dollars, aujourd'hui il faut sans doute calculer en pourcentage du PIB, peut-être 2 % (1)», estime Luis Vargas, l'adjoint au procureur anti corruption péruvien. Des comptes secrets en Suisse, aux îles Caïman, au Panama... 50 millions de dollars ont été récupérés grâce à la collaboration du gouvernement et des banques suisses, 10 % serviront à payer la récompense. Encore faut-il retrouver le maître espio