Le groupe Abou Sayyaf, qui s'est emparé la semaine dernière de vingt otages trois Américains et dix-sept Philippins , a brisé dans la nuit de samedi à dimanche le cordon militaire qui les encerclait dans un hôpital et une église adjacente, sur l'île de Basilan. Les rebelles se sont frayé un passage à coups de mortiers et de grenades et en se servant d'otages en bas âge comme boucliers humains, selon l'armée philippine. Ils ont laissé derrière eux les corps de deux otages découverts hier par les militaires, deux Philippins tués vendredi, selon la police. Les cadavres étaient décapités.
Les rebelles avaient menacé d'exécuter ces otages en cas d'offensive militaire. Cette attaque a été lancée vendredi sur ordre de la présidente Gloria Arroyo. Dans la confusion, au moins trois otages philippins se seraient enfuis. Depuis le début de la prise d'otages, neuf prisonniers philippins sont parvenus à s'échapper. Il semble toutefois que les rebelles se soient emparés de nouveaux boucliers humains ce week-end. Le nombre d'otages demeurait en conséquence inconnu dimanche. Selon l'un des rescapés, les trois Américains feraient toujours partie des prisonniers d'Abou Sayyaf, qui escompte en tirer une bonne rançon.
Du côté de l'armée, douze soldats ont été tués lors de cette tentative pour assiéger les rebelles, qui avaient kidnappé leurs otages le 27 mai sur l'île voisine de Palawan, avant de les transférer sur Basilan. Seize militaires ont été tués depuis le début de la prise en chasse de