Pékin de notre correspondant
Des troupes chinoises massées face à Taiwan pour des manoeuvres militaires de grande ampleur, dont la simulation d'un débarquement sur une île... Un porte-avions américain dérouté en urgence vers cette région... Et le Pentagone, qui, hier, a confirmé que les contacts militaires sino-américains ont été réduits à leur plus simple expression pour marquer le mécontentement américain face au comportement de Pékin dans la crise de l'avion-espion EP3. Visiblement, l'heure de la détente n'a pas sonné entre la Chine et les Etats-Unis, avec l'avenir de Taiwan au coeur de l'imbroglio.
Ces manoeuvres chinoises imminentes, annoncées discrètement par les médias du continent, mais confirmées par les observations américaines, n'inquiètent pas outre mesure les dirigeants de Taipei ou de Washington. Même si elles impliquent des éléments des trois armes et sont présentées comme les plus importantes depuis 1996. Aux yeux des diplomates, elles restent de la gesticulation politique chinoise destinée à remonter le moral des troupes après une série de revers: la vente d'armes américaines à Taiwan et l'escale aux Etats-Unis du président taïwanais, Chen Shui-bian, «bête noire» de Pékin.
«Mère patrie». A Pékin, on se veut plus résolu: les porte-parole officieux font valoir que ces manoeuvres ont pour but de rappeler que l'option militaire reste une réalité si la réunification de Taiwan avec la «mère patrie» est refusée par Taipei. Un message d'autant plus menaçant que Pékin n