Los Angeles
de notre correspondante
Aujourd'hui, Los Angeles risque d'élire son premier maire latino depuis 1872: Antonio Villaraigosa, enfant d'immigré mexicain des quartiers pauvres, et James Hahn, fils d'une dynastie de la vie politique locale, tous deux démocrates, sont au coude à coude sur la ligne finale pour prendre les commandes de la deuxième ville des Etats-Unis. «Je suis si fière qu'Antonio soit aux marches de la mairie. Il y a dix ans, on n'aurait même pas imaginé d'avoir un maire latino», s'exclame avec enthousiasme Nancy Agosto, star de KMEX-TV, la première chaîne hispanique du pays. «Il est l'aboutissement de notre lutte pour réussir.»
La tour flamboyante de la télévision espagnole, toute neuve, plantée à l'entrée de la ville, est en soi un symbole du rêve américain de la communauté hispanique de Los Angeles: ultramoderne et luxueuse. «Nous sommes des modèles pour les latinos», poursuit la journaliste vedette dans un anglais sans accent. «J'ai émigré dans ce pays mais je n'ai pas oublié d'où je viens et j'en suis fière. Cela ne veut pas dire que je suis moins américaine que d'autres. Je respecte mes racines et ma culture. Et ici, à la télévision espagnole, c'est le message qu'on fait passer. Chez les Anglos, le Noir ou le latino est toujours stéréotypé: dans les feuilletons, le Mexicain est gangster ou femme de ménage. Avec KMEX, on lutte contre ces stéréotypes. Contrairement aux Afro-Américains, nous avons une télévision qui traite de nos problèmes et de nos pré