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Portrait

Pérou: Toledo tourne la page Fujimori.

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L'économiste centriste a remporté la présidentielle dimanche.
publié le 5 juin 2001 à 1h09

Ce n'est pas une pique de l'un de ses adversaires, mais l'aveu un rien naïf de l'un de ses conseillers: «Alejandro Toledo est encore novice en politique.» Celui qui a été élu dimanche président du Pérou manque d'expérience. Elle lui fera défaut pour redresser un pays en pleine crise économique et miné par les dix ans de dictature d'Alberto Fujimori, l'ancien président (1990-2000), destitué, aujourd'hui en exil au Japon (lire ci-dessous).

L'expérience a déjà fait défaut à Alejandro Toledo, 55 ans, lors de la campagne électorale. Alors qu'il s'attendait, il y a quelques semaines encore, à être élu dès le soir du premier tour, le 8 avril, il est condamné au ballottage avec un maigre 36,5 % des voix. Alors qu'il s'attendait, samedi encore, à être élu haut la main, le leader du centre gauche n'aurait obtenu finalement que 52,3 % des suffrages, selon les résultats annoncés hier après dépouillement de 86 % des bulletins. Son rival, Alan Garcia, qui avait été président avant l'ère Fujimori, de 1985 à 1990, a reconnu sa défaite sans attendre la publication définitive des résultats.

Erreurs de débutant. «Alejandro Toledo avait l'atout de la popularité, après avoir été le principal opposant à la dictature, explique Gonzalo Quijandria, analyste de l'institut d'enquête d'opinion Apoyo, mais il a multiplié les erreurs de débutant.» Par exemple, au lendemain du premier tour, lorsqu'il part se reposer quelques jours dans un hôtel de luxe sur une plage des Caraïbes. Dans un pays où plus d'un t