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Swindon, la ville vitrine de Tony Blair.

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Cette banlieue de Londres se targue d'avoir fait disparaître le chômage.
publié le 5 juin 2001 à 1h09

Swindon envoyé spécial

Swindon n'a pas une tête de miracle mais plutôt de banlieue anglaise proliférante sillonnée de périphériques encombrés, d'usines en construction et de bureaux froids. Mais cette laideur a sa contrepartie: Swindon est la ville du plein-emploi. Les ministres labour qui marchent sur le nuage de quatre ans d'embellie économique citent ce paradis anglais en exemple. Gordon Brown, trésorier de Tony Blair et artisan proclamé du miracle de la croissance, est venu lancer la campagne travailliste dans cette ville symbole, persuadé que la baisse incessante du chômage annoncée en Grande-Bretagne était la meilleure garantie de la victoire électorale.

«On est dans la meilleure ville d'Europe pour les chômeurs, il y a du travail pour tout le monde», confirme la standardiste française de l'hôtel Ibis de Swindon venue de sa Savoie natale trouver un emploi outre-Manche. Pour Chris Worthington, directeur du développement économique à la mairie de Swindon, «ici, le chômage a virtuellement disparu». La ville de 200 000 habitants située à l'ouest de Londres se targue d'un taux de chômage d'1,5 % contre 3,6 % nationalement. «C'est catastrophique, je ne trouve personne, tous mes employés viennent de France ou du reste de l'Europe, j'ai augmenté les salaires nettement au-dessus du salaire minimum à 5,13 livres (8,53 euros), mais ça n'a pas suffi, sur vingt-cinq employés, quatre seulement sont britanniques», explique le directeur de l'Ibis. Même complainte chez Renault, qui a ins