Katmandou correspondance
Quatre jours après le mystérieux massacre de la famille royale, un nouveau couvre-feu a été décrété hier à midi dans la capitale népalaise. Déjà, des groupes de jeunes avaient érigé des barricades auxquelles ils ont mis le feu. Certains poussent la provocation jusqu'à hurler que le nouveau roi Gyanendra est le responsable du carnage dans lequel ont péri le roi Birendra, la reine Aishwarya, sept autres membres de la famille royale, ainsi que le prince héritier Dipendra, auteur présumé de la fusillade. Une foule de spectateurs se masse sur les terrasses des immeubles alentour pour profiter du spectacle. Impossible de les y rejoindre; les policiers armés de leur lathi, dissuasives tiges de bambou en guise de matraque, intiment l'ordre aux touristes de rejoindre leurs hôtels, dont ils n'ont pu s'échapper que quelques heures hier matin.
Affliction. A chaque carrefour, des autels à la mémoire de la famille royale, recouverts de fleurs et d'encens, ont été dressés. Les passants s'y prosternent, tandis que de jeunes garçons, au crâne rasé en signe de deuil, invitent les véhicules à s'arrêter pour déposer des offrandes. Les rues sont jonchées de pierres et débris de pneus, après les violences de la veille qui ont fait deux morts et des dizaines de blessés. Quelques marchands de fruits et légumes ont ouvert leurs étals, mais la plupart des commerçants ont préféré baisser le rideau. Le massacre a plongé Buddhi, 26 ans, dans une profonde affliction: «J'ai l'impres