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Libération

Génocidaires rwandais en attente de peines.

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La justice belge n'avait pas encore rendu son verdict hier soir.
publié le 8 juin 2001 à 1h11

C'est un procès unique en son genre qui devait s'achever hier soir à Bruxelles, après deux mois d'audience. En acceptant de faire comparaître en cour d'assises quatre Rwandais accusés d'avoir participé au massacre de leurs concitoyens en 1994, la justice belge est la première au monde à relever ce défi en utilisant le principe de compétence universelle des tribunaux nationaux. Les quatre accusés de Bruxelles, qui connaîtront aujourd'hui la durée de leur peine, ne figurent pas parmi les cerveaux du génocide orchestré contre l'ethnie tutsie. Mais, comme dans un sinistre jeu de rôles, chacun incarne l'implication de toutes les élites dans les tueries qui ont fait plus de 800 000 victimes. Dans le box se retrouvaient côte à côte un intellectuel, un homme d'affaires proche du pouvoir et deux religieuses.

Fantômes. Tous ont récusé les charges pesant contre eux. Tous sont restés le plus souvent de marbre alors que défilaient les 200 témoins appelés à la barre pour évoquer les fantômes et les heures tragiques qu'a connues le Rwanda entre avril et juin 1994. Des témoignages souvent accablants qui mettaient à l'épreuve la capacité des douze jurés belges à franchir le fossé culturel qui sépare l'Europe et l'Afrique. Etrange con frontation parfois, comme ce face-à-face entre des citoyens belges ordinaires et des paysannes qui ont quitté pour la première fois de leur vie leur campagne rwandaise pour venir raconter le drame qu'elles ont vécu. Restent les faits: le 22 avril 1994, 4 000 Tuts