Menu
Libération

Khatami, espoir de la jeunesse en Iran

Article réservé aux abonnés
Partisans du président sortant, les jeunes veulent des réformes en douceur.
publié le 8 juin 2001 à 1h11

Téhéran envoyé spécial

Chaque nuit, l'avenue du Maître-du-Temps, qui relie sur quinze kilomètres le nord au sud de Téhéran, est sillonnée dans sa partie supérieure par les partisans du président sortant, Mohammad Khatami. A voir la jeunesse des conducteurs et de leurs passagers, leur enthousiasme joyeux, les véhicules tapissés d'affiches électorales, la démesure des embouteillages, lorsqu'on sait aussi la folie qui saisit habituellement les Iraniens dès qu'ils sont au volant, on s'attend à une ambiance de rodéo, avec des voitures qui foncent sur les trottoirs et des tempêtes de klaxons. Pas du tout. L'énervement est minimum et les avertisseurs ont rarement été aussi discrets. L'impatience habituelle des Téhéranais est apprivoisée. Le temps tourne au ralenti.

Interpellations. L'avenue du Maître-du-Temps porte bien son nom. Les forces de sécurité sont déployées le long des trottoirs. Parfois, surgissant à moto ou dans des voitures banalisées, les hommes de Ansar Hezbollah, une milice islamiste dirigée en sous-main par les conservateurs, procèdent à quelques interpellations. Il suffit qu'une dégaine ne leur plaise pas. Pas de réaction des jeunes khatamistes. Ils laissent faire ou alors s'emploient à faire ami-ami avec les trouble-fête qu'ils embrassent et appellent «frères». La jeunesse acquise à Khatami se garde de toute surenchère, de toute provocation. On dirait qu'elle imite son héros, le Président, qui, lui aussi, réagit quand ses partisans ­ journalistes, écrivains, conseil