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Libération

Tony Blair, triomphe modeste.

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Services publics, euro... le Premier ministre va devoir obtenir des résultats concrets pour satisfaire ses électeurs.
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publié le 9 juin 2001 à 1h12

Londres envoyé spécial

Pour l'occasion, Tony Blair a sorti hier baby Leo de son berceau. L'heureux papa et Premier ministre a embrassé son dernier-né devant le 10, Downing Street. Mais, en dépit de cette deuxième et écrasante victoire sans précédent, le Premier ministre avait le sourire contraint. Blair se refusait vendredi à tout triomphalisme. Les experts en communication du New Labour n'avaient pas convoqué, comme en 1997, les foules en extase, agitant des Union Jack pour fêter une nouvelle ère.

Les travaillistes ont beau avoir retrouvé, à quelques sièges près, leur majorité introuvable de 1997, emportant dans leur triomphe, le leader conservateur (lire ci-contre), leur succès est beaucoup moins flatteur en terme de suffrages. Pour la première fois depuis la fin de la Grande Guerre, la participation est descendue en dessous de la barre des 60 %. Blair n'a recueilli qu'un quart des suffrages des inscrits, le pourcentage le plus faible depuis 1945, un chiffre en forme de désaveu.

Malaise. Les travaillistes expliquent que leurs troupes, certaines de la victoire, sont restées chez elles, que les Britanniques ont été influencés par la campagne nihiliste des conservateurs. Mais les enquêtes d'opinion diagnostiquent un mal plus profond, notamment chez les plus jeunes, les plus pauvres et les exclus déconnectés de la politique telle que la pratiquent les stratèges du New Labour.

Conforté par sa victoire, Blair va devoir produire des résultats concrets s'il veut réconcilier ses compat