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Libération

Une brèche dans l'isolationnisme suisse.

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La population a voté pour armer ses soldats en mission de paix à l'étranger.
publié le 11 juin 2001 à 1h12

Genève de notre correspondant

C'est plutôt une surprise. Tranchant avec tous les scrutins précédents, une toute petite majorité de Suisses a mis ­ provisoirement ­ un terme à l'isolationnisme helvétique. Par 51 % de voix, soit à peine 30 000 voix d'avance, les Suisses ont accepté l'armement des soldats en mission de paix à l'étranger. Conséquence pratique: la centaine de soldats suisses déployés au Kosovo n'aura plus à être protégée par des militaires autrichiens.

Du bout des lèvres, les citoyens helvétioques ont donc suivi la recommandation de vote du gouvernement. Samuel Schmid, le ministre de la Défense, s'est félicité de la victoire «de la force de la raison». Se gardant de tout triomphalisme, il a cependant reconnu que «le gouvernement n'avait pas obtenu un chèque en blanc» de l'électorat et qu'il lui faudra consulter largement le Parlement en matière de politique de sécurité.

Alliance. Dans le camp des perdants, l'on trouve pêle-mêle la droite ultranationaliste de l'Union démocratique du centre et les pacifistes appuyés par une frange des partis socialiste et communiste. Cette alliance des contraires n'avait pas lésiné sur les moyens: des campagnes d'affichage massif donnaient à voir des images de cimetières de soldats suisses, dont les tombes étaient frappées de quelques mots: «Morts pour l'étranger». Le «non» a été surtout important en Suisse romande et tout particulièrement à Genève et dans le Jura, où il a rallié une majorité de votants.

Le vote de ce week-end témoigne