Moscou de notre correspondante
Le financier russe Boris Berezovski a fait un pas supplémentaire vers la formation d'un nouvel empire médiatique d'opposition avec la nomination, vendredi dernier, à la tête du quotidien Nezavissimaïa Gazeta de Tatiana Kochkareva, une journaliste de 36 ans, connue comme lui étant dévouée, qui devient rédactrice en chef, et de Roustam Narzikoulov, nommé directeur général.
Berezovski voudrait transformer Nezavissimaïa Gazeta, journal apprécié des intellectuels pour ses dossiers et ses analyses, mais déficitaire, en un «quotidien de parti». L'homme, qui possède deux autres quotidiens (Novye Izvestia, Kommersant) et quatre hebdomadaires (Vlast, Dengi, Profil, Ogoniok), s'en donne les moyens en nommant à sa direction deux spécialistes de l'économie et des affaires de corruption, qui avaient défendu ses points de vue à la chaîne de télé ORT.
Mercredi, Vitaly Tretiakov, l'ex-directeur et fondateur de Nezavissimaïa Gazeta, premier journal postsoviétique, lancé en 1990 et racheté en 1995 par Berezovski, annonçait qu'il avait été limogé par l'homme d'affaires parce que sa «ligne éditoriale ne [lui] plaisait plus».
Longtemps proche de l'ex-président Boris Eltsine, Berezovski avait décidé de soutenir aux législatives de 1999, et plus tard à la présidentielle de mars 2000, son dauphin désigné, Vladimir Poutine. Mais impliqué dans un scandale de détournement de fonds de l'Aeroflot, Berezovski a été sacrifié par Poutine sur l'autel de sa nouvelle politique de «di