Moscou de notre correspondante
Ils sont jeunes et beaux. Ils soutiennent Vladimir Poutine, qui, étant donné sa cote de popularité stable à plus de 50 % d'opinions favorables, n'en a pourtant pas vraiment besoin. Depuis la fin de l'Union soviétique et la disparition de l'Organisation des jeunes communistes (Komsomol), la plupart des sections «jeunes» des partis sont très peu populaires, mais une nouvelle organisation attire de nombreuses recrues.
Le 7 mai, 11 000 écoliers et étudiants s'étaient pressés en rangs serrés sous les bulbes multicolores de l'église Saint-Basile, non loin du Kremlin. Ils portaient des T-shirts bleu, rouge et blanc (les couleurs du drapeau russe) à l'effigie de Poutine. Dans leur dos, «Marchons ensemble», le nom de leur mouvement. Sous le visage mystérieusement souriant du Président, un slogan: «Tout ira bien», en forme de jeu de mots avec le nom de famille de Poutine. Ils ne scandent aucun mot d'ordre politique, mais le nom des villes d'où ils sont venus: Tver, Taganrog, Saint-Pétersbourg, Riazan. Et ne laissent aucune trace de leur passage. Pas de mégots ni de cannettes de bière sur le macadam, nettoyage maison.
«Depuis la création de notre mouvement (mai 2000), on cherchait une figure de consolidation. Ni Soljenitsyne ni Ziouganov ne nous satisfaisaient. Notre choix s'est arrêté sur Poutine. Il est notre seul espoir.» Bronzé, vêtu d'un costume gris perle avec une chemise blanche impeccable assortie à une cravate stylée, Vassili Ekimenko, président à 2