Vienne de notre correspondant
près Berlin, Paris, Rome et quelques autres, Vienne se retrouve cette année le lieu de rendez-vous européen de l'homosexualité. Du 1er au 30 juin, la capitale autrichienne accueille l'Europride, un festival des gays et des lesbiennes créé en 1992 à Londres et qui tourne chaque année dans une nouvelle ville. Depuis quelques jours, des drapeaux arc-en-ciel flottent en tête de tous les tramways et une immense toile bariolée recouvre le monument le plus phallique de la capitale, la Donauturm (la tour du Danube). Avec trois ou quatre événements par jour pendant un mois, «2001 constitue la plus importante Europride jamais organisée à ce jour», se félicitent les organisateurs. Celle de Paris, en 1997, n'avait duré qu'un week-end. En clôture, on attend plus de 200 000 personnes le 30 juin pour une «parade arc-en-ciel», version viennoise de la Gay Pride instituée dans de nombreuses capitales.
Condamnations. «La très forte mobilisation de la communauté homosexuelle autrichienne est proportionnelle à l'état scandaleux de notre législation envers les gays», explique Helmut Graupner, avocat viennois spécialisé dans la défense des homosexuels. La loi de 1971, qui établit la majorité (hétéro)sexuelle en Autriche à 14 ans, menace en revanche d'une peine de six mois à cinq ans de prison tout homme majeur ayant une relation sexuelle avec un garçon âgé de 14 à 18 ans. Bizarrement, les lesbiennes sont exemptes de sanctions.
Alors que tous les pays européens qui dispos