Strasbourg
de notre correspondante
Ils le répètent souvent, mais l'oublient toujours. Le «non» de l'Irlande au traité de Nice est une piqûre de rappel pour les députés européens: l'Union européenne apparaît toujours trop lointaine, trop peu «transparente», pas assez «démocratique».
«Ce "non" n'est pas un problème spécifique à l'Irlande. Il est symptomatique du danger qui nous menace: que se creuse l'écart entre les populations et les dirigeants», a résumé hier à Strasbourg la socialiste belge Anne Van Lancker. «Les citoyens ne comprennent plus nos méthodes. Ils nous le font savoir», a admis Romano Prodi, le président de la Commission. «Il n'est plus possible de continuer ces sommets à huis clos», a renchéri la Finlandaise verte Rouva Hautala. Certains eurodéputés, notamment parmi les Verts, se souviennent aussi de l'accueil glacial qu'ils avaient eux-mêmes réservé au traité de Nice, en décembre. Et à son principal maître d'oeuvre, Jacques Chirac.
Europhile. Mais pour les élus brutalement ramenés à leur devoir d'«information» et d'«explication», le référendum du 7 juin est d'autant plus douloureux que l'Irlande passait jusqu'alors, à la différence du Danemark, pour europhile. Et d'autant plus gênant que c'est la deuxième consultation populaire de suite à essuyer un vote négatif dans un pays de l'UE: déjà, le 28 septembre 2000, les Danois ont dit «non» à l'euro, a rappelé, avec d'autres, l'eurosceptique pasquaïen William Abitbol.
Une fois encore, les eurodéputés veulent croire qu'i