Jérusalem
de notre correspondante
Après cinq jours de palabres et de marchandage, le patron de la CIA a fini, mardi, par convaincre Israéliens et Palestiniens d'accepter les grandes lignes de son plan de consolidation du cessez-le-feu qui, selon la télévision publique israélienne, est formellement entré en vigueur depuis mercredi. Mais hier, alors qu'un moine grec était tué au volant de sa voiture israélienne en Cisjordanie et que les extrémistes palestiniens montraient leur volonté de continuer la lutte, chacun affichait un optimisme très prudent. Vu l'ampleur de la pression internationale déployée sur elles ces derniers jours, à très haut niveau, les deux parties n'avaient en effet pas d'autre choix que d'accepter les propositions du chef des services secrets américains. Que l'une des deux refuse, et elle était aussitôt accusée par les Etats-Unis et l'Europe d'être la seule responsable de l'embrasement qui en aurait découlé. C'est l'unique raison qui a poussé Yasser Arafat à s'incliner, tard mardi soir, devant le plan Tenet.
Tabous. Pour le vieux chef, cet accord a tout d'une capitulation. Après bientôt neuf mois d'Intifada et plus de 500 morts, les Palestiniens n'ont rien gagné. Ils se trouvent même dans une situation bien pire qu'avant leur insurrection, enfermés à double tour dans des territoires où la situation économique et sanitaire se détériore de jour en jour. Certes, deux gros tabous ont été levés Jérusalem et les colonies , mais ceux-ci concernent le long terme.