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Libération
Interview

«Une initiative antimissiles tous les dix ans»

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publié le 14 juin 2001 à 1h14

Thérèse Delpech, chercheuse au Centre d'études et de recherches internationales (Ceri), vient de publier un rapport sur la défense antimissiles (1).

Vous évoquez l'«éternel retour» de la défense antimissiles américaine...

Depuis les années 60, on recense en effet une initiative américaine tous les dix ans environ. D'abord le programme Sentinel Safeguard brièvement déployé en 1975; l'Initiative de défense stratégique, la fameuse «guerre des étoiles» de Ronald Reagan; le GPALS (Global Protection Against Limited Strikes) de Bush père et ensuite la National Missile Defense (NMD) de Clinton. Tous ces programmes suivent le même schéma: des recherches-développements généreusement financées, un débat passionné sur les inconvénients et les avantages, puis l'abandon des options de déploiement. Avec la Missile Defense (MD), nous en sommes à la cinquième génération.

Elle risque d'être abandonnée comme les autres?

Ce n'est pas sûr. Contrairement aux démocrates, les républicains sont des partisans convaincus de l'initiative antimissiles. Certes, le changement de majorité au Sénat ne sera pas sans conséquences. Une partie du système, avec les installations fixes en Alaska, pourrait être abandonnée, mais l'administration poursuivra le financement des programmes les plus prometteurs . En quarante ans, les Etats-Unis ont déjà dépensé près de 120 milliards de dollars (140 milliards d'euros) pour des recherches sur les antimissiles. La détection des tirs bénéficie de satellites et de radars de plus