Göteborg envoyés spéciaux
Constat sans appel, ni surprise: les Etats-Unis et l'Union européenne ne sont «pas d'accord sur le protocole de Kyoto», comme l'a reconnu platement Göran Persson. Après trois heures d'entretien hier avec le président des Etats-Unis, le Premier ministre suédois et président en exercice de l'Union n'a trouvé qu'un seul motif d'optimisme: «Nous sommes d'accord sur le désaccord de fond»... Il fallait oser. George Bush n'a même pas souri: accueilli par plus de 10 000 manifestants antiaméricains scandant «Bush go home» (dont 243 ont été arrêtés dans la soirée par la police suédoise), il a répété qu'il ne reviendrait pas sur l'abandon de Kyoto, annoncé brutalement et unilatéralement en mars dernier. Certes, «les gens s'inquiètent évidemment sur les conséquences du réchauffement climatique» qui est «une question grave», a-t-il expliqué lors d'une conférence de presse soigneusement balisée par la Maison Blanche (six questions admises et déposées à l'avance, obligation d'être présent une heure avant, mesures de sécurité renforcées pour les journalistes non accrédités par les services américains, etc.). «Mais nous estimons que les objectifs de Kyoto n'étaient pas réalistes pour les pays développés», a ajouté George W. Bush. La solution, en tout état de cause, devra être, dans l'ordre, «basée sur le marché» et «mondiale». L'Union européenne, de son côté, a annoncé sa ferme intention de poursuivre le processus de ratification du protocole et de le mettre en oeuvr