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Libération

Désillusion des pays candidats

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Freinés dans l'adhésion, ils s'estiment offensés.
publié le 16 juin 2001 à 1h16

«C'est l'Union européenne qui n'est pas encore prête. Elle ne pouvait pas imaginer au départ combien c'est compliqué d'accueillir tant de nouveaux membres.» Président du Sénat tchèque, Petr Pithart refuse pourtant de parler de déception. Issu d'une «nation sceptique», il préfère invoquer le nouveau «réalisme» qui prévaut dans les relations entre Etats membres et postulants: «Au dernier moment, certains, au sein de l'UE, font les comptes: on pouvait s'y attendre.»

Apreté. Sept ans après les premières demandes d'adhésion, les candidats les plus sérieux ­ Slovénie, République tchèque, Hongrie, Estonie, Chypre et Pologne ­ attendent toujours devant la porte et n'osent même plus espérer de date précise pour leur entrée. Plus l'échéance approche, plus les problèmes paraissent insurmontables. Comme si avant même le «non» irlandais au traité de Nice, qui a donné un coup à l'élargissement, la volonté politique commençait à vaciller.

Dans les pays candidats, les sondages pointent partout la même désillusion. Favorables en 1994 à près de 80 % à l'entrée dans l'UE, les Polonais ne le sont plus aujourd'hui qu'à 55 %. En Slovénie, en Estonie et en République tchèque, le soutien est passé en dessous de la barre des 50 %. L'opinion est lasse de ces années de négociations où, lui semble-t-il, les efforts incombent toujours au même côté. «Nous étions si fiers d'avoir contribué à faire tomber le Mur: on pensait que tout serait facile, souligne Maria Karasinski Fendler, responsable de l'Institut