Göteborg envoyés spéciaux
Pendant qu'au centre de la deuxième ville suédoise les pavés volaient contre la police montée et que les chiens d'attaque des forces de l'ordre menaçaient les manifestants de leurs crocs, les chefs d'Etat et de gouvernement des Quinze s'interrogeaient gravement sur la montée d'un «sentiment de déconnexion entre les institutions de l'Union et ses citoyens». Le mot est du Premier ministre irlandais, Bertie Ahern, qui, vendredi matin à l'ouverture du Conseil européen, a livré à ses collègues une première interprétation des raisons du «non» de l'Irlande au référendum du 7 juin sur le traité de Nice. Ce rejet, a-t-il assuré, «n'est pas un vote contre l'élargissement», mais l'expression d'une «frustration» à l'égard du «manque de clarté, de transparence et de répondant» de l'Europe face aux craintes de ses peuples. Il n'empêche qu'après «l'accident de parcours» du «non» irlandais les Quinze n'ont qu'un message à la bouche: «The show must go on», que les peuples votent «non» ou qu'ils manifestent dans la rue.
Bataille de rue. Barricadés derrière un rempart de conteneurs en acier, de grillages et de blocs de béton, qui bloquait toutes les voies d'accès à leur centre de congrès, les dirigeants de l'Union n'auront vu qu'à la télé les violences qui ravageaient le centre-ville. Alors que 20 000 personnes étaient rassemblées pour manifester pacifiquement contre la mondialisation, un millier de jeunes casseurs, scandinaves, mais aussi allemands ou néerlandais, appa