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Libération

Six Etats s'associent en Asie centrale

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Naissance d'une organisation régionale parrainée par Pékin et Moscou.
publié le 16 juin 2001 à 1h16

Shanghai envoyé spécial

Au XIXe siècle, le «grand jeu» d'influence en Asie centrale opposait la Russie à l'Angleterre. La partie est devenue plus complexe dans cette région riche en pétrole depuis la disparition de l'URSS, l'émergence de la Chine populaire et la poussée islamiste venue d'Afghanistan. A Shanghai, jeudi et vendredi, un nouveau bloc d'Asie centrale, l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS), s'est constitué, avec deux parrains de poids, la Russie et la Chine.

Contre l'islamisme. Lancée lors d'un sommet des présidents chinois, russe, kazakh, ouzbek, kirghiz et tadjik, cette organisation est d'abord dirigée contre les islamistes très actifs dans la région. Mais c'est aussi une réponse politique à l'«hégémonie américaine», comme l'ont montré l'opposition des six pays au projet de bouclier antimissiles de George W. Bush et leur soutien au traité ABM que les Etats-Unis veulent modifier. Un rappel opportun à la veille de la première rencontre du président américain avec Vladimir Poutine, samedi en Slovénie.

L'OCS a un agenda prioritairement sécuritaire, même si l'économie et même la culture ont été ajoutées à ses objectifs. Mission: barrer la route aux trois menaces identifiées: «terrorisme, extrémisme, séparatisme». Des mots qui désignent les militants nationalistes ouïghours de la province chinoise du Xinjiang, combattus sans merci par Pékin, tout comme la nébuleuse islamiste engendrée par l'Afghanistan des taliban et qui menace les régimes autoritaires mais fra