Ljubljana envoyé spécial
Pour la première fois, Russie et Etats-Unis sont dirigés par deux hommes de l'après-guerre: Poutine, 48 ans, et Bush, 54 ans. A charge, pour ces deux présidents au passé si différent l'un doit sa carrière au KGB, l'autre à son père , de tracer la nouvelle carte de leurs relations dans le monde post-héroïque de l'après-guerre froide. Chacun est arrivé récemment au pouvoir, il y a un an pour le Russe, cinq mois pour l'Américain, et leur sommet samedi dans le château de Brdo, au nord de Ljubljana, la gentille capitale de la Slovénie, leur a permis de faire connaissance.
A les entendre, dans le cadre champêtre des Alpes slovènes, la mission a été accomplie. Malgré leurs désaccords affichés depuis des mois sur l'extension de l'Otan ou le bouclier antimissile américain, Poutine et Bush ont rivalisé d'amabilités. Le président américain a expliqué, à sa manière: «J'ai regardé l'homme droit dans les yeux et je peux lui faire confiance.» Un peu moins expansif, le Russe s'est félicité du nouveau langage des Américains, qui voient son pays comme un «partenaire et non un ennemi».
Tapes sur l'épaule. Preuve de cette soudaine amitié, Bush, qui reverra Poutine en marge du sommet des pays industrialisés en juillet à Gênes, a invité le président russe dans son ranch texan. Poutine aussi veut voir son nouvel ami chez lui. Ainsi, après des mois de glaciation, pas moins de trois sommets sont sur les rails. Ce climat étonnamment positif de l'aveu même des responsables amé