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Libération

Mbeki ne fait plus l'unanimité au sein de l'ANC

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En deux ans, le président sud-africain a dilapidé son capital confiance.
publié le 18 juin 2001 à 1h17

Johannesburg

de notre correspondante

Difficile de succéder à une icône de la carrure de Nelson Mandela... Deux ans après son investiture à la présidence, le 16 juin 1999, Thabo Mbeki semble avoir dilapidé le capital de sympathie qu'il avait reçu en héritage. Le chef de l'Etat sud-africain n'a pas seulement alimenté la polémique avec ses positions controversées sur le sida et le Zimbabwe. Sa gestion de deux grands scandales politiques a entamé sa crédibilité à l'intérieur même de son parti, le Congrès national africain (ANC).

Pots-de-vin. La première affaire a éclaté en septembre 1999, avec la diffusion d'un document anonyme au Parlement. Le pamphlet accusait des dirigeants aussi importants que le vice-président Jacob Zuma d'avoir perçu des pots-de-vin lors de la négociation, un an plus tôt, de contrats d'armement portant sur 43 milliards de rands (6,10 milliards d'euros). Loin de jouer la carte de la transparence, le pouvoir n'a eu de cesse d'étouffer l'affaire. Une unité spéciale de lutte contre la corruption a été évincée, en janvier dernier, de l'enquête demandée par le Parlement. Nommée par Nelson Mandela alors qu'il était encore président, cette unité avait été confiée au magistrat blanc Willem Heath, qui avait engrangé plusieurs succès par le passé.

La seconde affaire est un véritable «séisme» pour la jeune démocratie sud-africaine, selon les termes de Richard Calland, politologue à l'Institut pour la démocratie en Afrique du Sud (Idasa). Le 24 avril dernier, Steve Tshwete