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Libération

José Bové, face à l'Intifada

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publié le 20 juin 2001 à 1h18

Après avoir fixé tour à tour son journal, où s'étale la photo d'un homme solidement maintenu par des soldats israéliens, et le moustachu en face de lui, le policier palestinien sourit: il vient de reconnaître José Bové, venu hier rencontrer l'Intifada. Le champion de la lutte antimondialisation est au pied des immeubles criblés d'impacts du camp de réfugiés de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza. Il n'est que depuis trois jours dans les territoires occupés, mais s'est déjà confronté violemment lundi aux soldats israéliens et à des colons de Cisjordanie qui ont lapidé le car qui les transportait. Il témoigne: «On a empêché une Jeep de l'armée d'emmener un mec. Ça a été chaud.» Au détour d'une rue, en face du bloc des implantations israéliennes de Goush Katif, le leader de la Confédération paysanne est témoin d'une scène d'affrontement classique: une trentaine d'enfants et quelques adolescents palestiniens se lancent à l'assaut d'une dune de sable, pour jeter des pierres en direction d'une voiture blindée de Tsahal. Ceux-ci tirent une lacrymogène, puis une autre plus assourdissante. «Ça, c'est une offensive», commente en connaisseur José Bové, son inévitable pipe au bec. «J'ai vécu cela à Papeete. C'est très désagréable quand ça explose à côté de vous.» Le voilà donc face à l'Intifada quotidienne, celle des «minots qui lancent des caillasses», selon ses mots. A ses côtés, Jean-Baptiste Eyraud et Jean-Claude Amara, respectivement présidents des associations Droit au lo