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Libération
Interview

«Le conflit ne peut être résolu par la voie militaire»

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publié le 20 juin 2001 à 1h18

Fille du Premier ministre assassiné en 1995, Dalia Rabin-Philosof est vice-ministre de la Défense du gouvernement Sharon et membre du parti travailliste. De passage à Paris, elle explique à Libération sa vision du conflit.

Un fragile cessez-le-feu est en vigueur: aborderait-on une nouvelle phase du conflit?

Je l'espère. Mais cela ne dépend pas entièrement de nous. Nous, nous avons décrété un cessez-le-feu unilatéral. Nous avons adopté le rapport Mitchell dans son ensemble. Arafat, lui, a été forcé par l'Union européenne et les Etats-Unis de s'y rallier et de déclarer un cessez-le-feu. La violence est d'ailleurs retombée, ce qui prouve qu'il a globalement le contrôle de ses troupes. Un point très important car nous nous interrogions. Les Palestiniens ont aussi adopté le plan Tenet, mais face à face avec l'émissaire américain: publiquement, ils ne le défendent guère.

Vous parlez de la nécessité de revenir au dialogue, mais pour discuter de quoi?

Je dois avouer que la question est régulièrement soulevée: parler, mais parler de quoi? Le fossé paraît insurmontable. Pourtant le processus d'Oslo l'a montré: quand vous commencez à discuter, des choses se mettent en place. Ce conflit ne se résoudra pas par magie. Cela prendra du temps, passera par différentes phases. Il nous faut rebâtir la confiance et revenir à des négociations directes. Aujourd'hui, il n'y a plus de canaux. Le principal dans le plan Tenet est justement de tenter de les relancer. D'abord sur le plan militaire. Quand le