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Libération

Bouteflika: «Je suis là, je reste».

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Le président algérien poursuivait hier sa visite dans le sud du pays.
publié le 21 juin 2001 à 1h18

Tamanrasset, extrême sud de l'Algérie. Son centre-ville, qu'une armée de femmes a passé la nuit à balayer. Sa rue principale, où une fine couche de bitume frais vient juste d'être appliquée. Son jet d'eau, qui, mardi, s'est remis par miracle à cracher un filet après des années de régime sec. Tamanrasset, où le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, poursuivait ses visites dans le Sahara. Pendant sa première tournée dans le Sud, début juin, des pancartes révoltées étaient venues ternir les festivités municipales: «Pas de méchoui, du changement». Le 5 juin, à Laghouat, alors qu'il tentait d'improviser un bain de foule, il avait été accueilli avec des bouteilles en plastique.

Des émeutes, de cette vague de colère qui soulève la Kabylie, l'Est ou la capitale (plus de 100 morts, des milliers de blessés, une centaine de disparus), Bouteflika ne semble avoir tiré qu'une conclusion: inutile de tenter de traverser le décor. A Tamanrasset, c'est donc devant un parterre de notables, soigneusement triés, qu'il a lancé mardi soir: «Je ne suis pas un commandant qui laisse son navire couler. Je suis là, je reste selon la volonté du peuple algérien qui m'a élu.»

Dans la capitale, les cercles proches du pouvoir s'attelaient hier à orchestrer l'annonce du «commandant de bord Bouteflika» et, comme on lance une sonde, se mettaient soudain à parler élections. «Pas présidentielle, on l'a compris à Tamanrasset. Mais pourquoi pas des municipales?», disait, faussement naïf, un député du RND, le parti d