Menu
Libération

La politique en chaines de BerlusconI.

Article réservé aux abonnés
Enquête dans les télés du Cavaliere, investi par le Sénat.
publié le 21 juin 2001 à 1h18

Rome de notre correspondant

Le gouvernement de Silvio Berlusconi a obtenu hier la confiance du Sénat, où la majorité dispose de 177 sièges sur 315, et il devrait sans surprise obtenir celle de la Chambre avant la fin de la semaine. Se déclarant «satisfait» de ce vote mais «toujours plus préoccupé par le travail qu'il y a à faire», le Premier ministre a pendant le débat réaffirmé l'engagement européen de l'Italie, mais aussi promis le règlement du conflit d'intérêt le concernant. Le chef du gouvernement a la haute main sur les trois chaînes de la RAI (la télévision publique) mais, première fortune du pays, il contrôle aussi, au travers de sa société Mediaset, les principales télévisions commerciales d'Italie. Est-ce une «télécratie»? Enquête.

«Eliminons tout de suite la question du vouvoiement. Vu que l'on se tutoie depuis une éternité, ce soir aussi tutoyons-nous.» A la veille des élections du 13 mai, Maurizio Costanzo, sorte de Philippe Bouvard italien officiant sur Canale 5 (la principale chaîne de Silvio Berlusconi), indique d'emblée que son hôte d'un soir a un statut un peu particulier. Alors que, dans le même temps, sur une chaîne de la RAI le candidat du centre gauche, Francesco Rutelli, répond aux questions des journalistes, l'invité du très populaire Costanzo Show, Silvio Berlusconi, accepte bien volontiers la proposition de son employé «Maurizio». Le candidat de la droite a obtenu de ne pas être excessivement interrompu pendant ses deux heures d'antenne par les pages