Kiev envoyée spéciale
Le pape Jean Paul II arrive samedi à Kiev pour une visite de cinq jours en Ukraine, qui se présente comme une des plus difficiles de son pontificat. Ce n'est certes pas la première fois que le pape se rend en terre orthodoxe, ni même dans une ancienne république soviétique. Mais c'est la première fois qu'il pénètre aussi profond dans ce qui fut la «sainte Russie» slave et orthodoxe.
«Antéchrist». Toutes les Eglises d'Ukraine ont accepté de rencontrer le pape, à l'exception de la principale, l'Eglise ukrainienne orthodoxe du patriarcat de Moscou, qui rassemble 7,5 millions des 49 millions d'Ukrainiens. Ces dernières semaines, les orthodoxes liés à Moscou ont organisé plusieurs manifestations pour protester contre la venue du pape. Jeudi, c'est presque tout leur clergé, moines et nonnes en tête, qui a défilé dans Kiev au milieu de fidèles portant des pancartes taxant Jean Paul II de «précurseur de l'Antéchrist» et disant «non à l'union avec les catholiques».
A la veille de son arrivée, alors que les autorités disaient craindre des provocations, Mgr Mitrofan, l'évêque orthodoxe de Kiev, a toutefois appelé ses fidèles à ne pas manifester dans les rues lors de la visite du pape. Mais il les a également conviés à une veillée de prières pour demander au pape d'éviter les lieux sacrés de l'orthodoxie.
Le patriarcat de Moscou accuse les catholiques de «prosélytisme» et leur reproche avant tout de s'être «emparés par la force» de quelque 2 500 paroisses de l'ouest de