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Libération
TRIBUNE

Bachar el-Assad ou la haine en France

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Pour préparer sa visite à Paris, le président syrien avait souhaité me rencontrer. Mes conditions ont évidemment été rejetées. Tout dialogue semble impossible.
publié le 25 juin 2001 à 1h20

Bachar el-Assad, le président de la Syrie, arrive aujourd'hui en France, reçu officiellement par toutes les autorités de l'Etat. Le 5 mai 2001, à Damas, devant le pape Jean Paul II, en visite en Syrie, il déclarait: «Les juifs ont trahi et martyrisé Jésus» et ont «tenté de tuer le prophète Mahomet».

Fils cadet de Hafez el-Assad qui demeura plus de trente ans au pouvoir, Bachar reste son seul héritier après la disparition de Bassel, son frère aîné, mort dans un accident de voiture en 1994.

Né à Damas le 11 septembre 1965, Bachar el-Assad se destine à une carrière médicale. Il poursuit des études d'ophtalmologie en Angleterre et se passionne pour les ordinateurs. Aussi, quand il devient chef de l'Etat, la plupart des observateurs s'accordent-ils à penser que cet homme, qui a longtemps vécu en contact étroit avec la modernité, ne saurait se contenter de poursuivre la politique de refus de son père à l'égard d'Israël. C'était oublier la vieille garde, celle de Hafez el-Assad, toujours aux commandes et qui freine tout ce qui paraît novateur.

Mais c'est surtout faire l'impasse sur l'ampleur des ravages provoqués par le virus antijuif que le jeune Bachar a contracté en Angleterre précisément, dans les milieux intellectuels extrémistes musulmans et arabes. En effet, c'est à Londres que s'affine l'idéologie panislamique, c'est là que fut conçue la fatwa contre Salman Rushdie, c'est là que s'élabore la stratégie planétaire de Oussama Ben Laden, et aussi là que se forgent aujourd'hui les