Menu
Libération

Divisions sur le front antisida

Article réservé aux abonnés
Polémique sur l'équilibre entre prévention et soins, au sommet de l'ONU sur la pandémie.
publié le 25 juin 2001 à 1h20

Washington de notre correspondant

Pandémie la plus grave que le monde ait connue depuis plus de six siècles, le sida méritait bien un sommet. Pour tous ceux, médecins ou militants, qui se battent pour la distribution de soins aux malades du tiers-monde, la Session extraordinaire de l'Assemblée générale des Nations Unies, qui s'ouvre aujourd'hui à New York, devrait être l'occasion de donner enfin une impulsion politique à leur cause.

Moment propice. Mais les quelque 1500 personnes qui ont manifesté sous la pluie new-yorkaise, ne semblaient guère optimistes. Très rares sont les chefs d'Etat et de gouvernement qui ont décidé de se déplacer. Surtout, selon les associations militantes, les positions de la nouvelle administration américaine, très réservée sur l'idée de financer la distribution de médicaments dans le tiers-monde, risquent de tout gâcher. Pour Michael Merson, ancien directeur du programme antisida de l'OMS (Organisation mondiale de la santé), le moment est pourtant propice à une avancée: «Il y a cette excitation croissante autour du vaccin, et surtout les bons résultats des médicaments antiviraux. Si ce sommet permettait d'aboutir à la création d'un fonds, doté dans un premier temps de deux ou trois milliards de dollars, ce serait une très bonne nouvelle».

En avril, le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a proposé la création d'un tel fonds, «doté de sept à dix milliards par an», ouvert à la fois aux Etats et aux sociétés privées, et destiné à lutter contre le sid